Vendredi 30 octobre, la Métropole et la ville de Lyon ont décidé de répondre à la demande d’aide d’urgence formulée par la ville d’Erevan en Arménie. Une aide financière de 60 000 euros sera donc octroyée au Fonds arméniens de France. Le conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan a provoqué en un mois une crise humanitaire majeure qui a causé de nombreuses morts ainsi que de très nombreux réfugiés.
Les affrontements dans le Haut-Karabagh ont débuté le 27 septembre dernier entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Le conflit date de 1991, quand ces deux anciens pays d’Union Soviétique acquièrent leur indépendance et que le Haut-Karabagh en profite pour proclamer sa propre République dite « d’Artsakh ». L’Arménie soutenant ce territoire majoritairement arménien, il s’engage alors un conflit sanglant qui a gagné en intensité ces dernières semaines.

Dans un communiqué du 30 octobre, la Métropole de Lyon dénonce ainsi les « bombardements intensifs » et les nombreux morts à déplorer des deux côtés : ils seraient plus d’un millier selon un bilan partiel. En outre, l’ONG Amnesty International qui lutte pour le respect des droits de l’homme dans le monde, dénonçait déjà début octobre l’utilisation de « bombes à sous-munition », qui sont interdites par le droit international. Depuis, les bombardements sont devenus presque quotidiens dans la région, et ce, malgré le cessez-le-feu signé le 10 octobre à Moscou. Stepanakert, la capitale non-officielle, apparait désormais en ruine.
Entre 75 000 et 90 000 civils ont ainsi été contraints de fuir, dont une large partie à Erevan, capitale de l’Arménie. Les hôpitaux qui font déjà face à l’épidémie de Covid-19 , sont débordés et ont lancé un appel à l’aide notamment à la Russie qui a répondu favorablement ces derniers jours. Le Grand Lyon a quant à lui annoncé une aide financière de 60 000 euros au Fonds Arménien de France.
La Métropole rappelle à ce titre le « partenariat exemplaire » entre Lyon et Erevan mis en place depuis la fin des années 1980 en vertu de la présence d’une importante diaspora arménienne en France et en particulier dans la région Rhône-Alpes. La ville de Lyon s’était ainsi engagée sur le plan culturel et politique, en inaugurant par exemple un Mémorial du génocide des Arméniens de 1915 en 2003 place Antonin Poncet ou en organisant « l’Année de l’Arménie à Lyon » en 2006.
Aussi, la diaspora arménienne s’est largement mobilisée en France ces dernières semaines, organisant diverses manifestations pacifiques non seulement à Lyon, mais aussi à Marseille et Paris.
La Métropole a néanmoins rappelé qu’elle condamnait fermement « les discours bellicistes qui appellent à la haine, jusque dans notre territoire ».
Elle évoque notamment les appels à la violence relayés sur les réseaux sociaux, mais aussi des affrontements du mercredi 28 octobre sur l’A7 à hauteur de Vienne. Des dizaines de manifestants arméniens avaient bloqué l’autoroute en dénonçant entre autre la participation du président turc Erdogan au conflit. Des affrontements avaient alors éclaté entre Turcs et Arméniens et quatre blessés avaient été déplorés.
Ces derniers jours, de nouveaux tags anti-Arménie ont aussi été découverts à Lyon, notamment au consulat Général de la République d’Arménie dans le 3e arrondissement mais également sur le mémorial du Génocide Arménien de Décines, datant de 1972, soit le premier érigé en Europe.
La Métropole de Lyon appelle à la paix et à la concorde et rappelle son engagement en faveur d’une solution diplomatique au conflit :
« Nous appelons de nos vœux une reprise des négociations qui seule permettra d’assurer une paix durable à laquelle tous les habitants de cette région aspirent ».
Hélène Dromain, Vice-présidente de la métropole de Lyon en charge de la Coopération européenne et internationale et du tourisme.
Après de nouvelles négociations à Genève vendredi dernier, l’Arménie et l’Azerbaïdjan ne sont finalement pas parvenus à un accord. Les deux pays ont toutefois convenu de prendre des mesures pour apaiser les tensions et ont promis de ne pas viser délibérément les populations civiles.
Auteur(s)

Chloé Pasquinelli
Journaliste à #Droitcitoyen