Chaque 9 novembre est l’occasion de commémorer la personnalité historique du Général de Gaulle à Colombey les deux Eglises, où il s’est éteint en 1970. Cette année, l’année du cinquantenaire, l’Elysée a tenu à ce que la cérémonie soit maintenue malgré la crise sanitaire : elle s’est donc déroulée en petit comité et dans le respect des normes sanitaires.
À l’occasion de ce cinquantième anniversaire, Emmanuel Macron s’est aujourd’hui rendu à Colombey les Deux Eglise en Haut-Marne (région Grand Est). La cérémonie s’est faite de manière sobre, sans public, pour des raisons sanitaire. La messe traditionnelle du souvenir a par ailleurs été annulée et aucun discours n’a été prononcé.
Cette journée vient ainsi clore « l’année de de Gaulle », marquée notamment par la célébration des 80 ans de l’appel du 18 juin.
Le 9 novembre 1970 rappelle donc la mort d’une figure incontournable du paysage politique français. Cinquante ans après sa mort, le souvenir du héros de la France Libre, qui avait appelé les Français à lutter contre l’occupant le 18 juin 1940 depuis Londres, demeure vif dans les esprits. Sa mort avait beaucoup ému les Français, alors même qu’un peu plus d’un an plus tôt, il avait dû démissionner du pouvoir après que le référendum de 1969 a été rejeté. À l’époque, il se trouvait entre autre en porte-à-faux avec les nouveaux idéaux de la « génération mai 68 ».
Cependant aujourd’hui son image fait largement consensus : il incarne d’un côté le héros de la Seconde Guerre Mondiale, mais est aussi l’homme fondateur de la Ve République. À ce titre, aujourd’hui, presque toute la classe politique se revendique de son héritage, y compris Marine Le Pen du Rassemblement National :
En tout cas, c’est un héritage que porte avec plus ou moins d’intensité chaque président qui effectue ce « pèlerinage » à Colombey-les-deux-Eglises. Emmanuel Macron ne fait pas exception, même s’il s’agit du seul président à n’avoir jamais connu à proprement parlé le Général de son vivant (Emmanuel Macron étant né en 1977). À bien des égards, le président actuel affiche des similitudes avec le Général, ne serait-ce que dans son rapport aux médias, ou dans sa manière de s’adresser personnellement à la nation. Cependant, à l’inverse de ses prédécesseurs, Emmanuel Macron n’a pas tenu de discours, et a simplement publié un tweet:
L’Elysée a en effet essentiellement insisté au maintien de cette cérémonie -dans le respect des règles sanitaires- dans l’objectif de « préserver les grands moments d’union nationale ». Il s’agit donc avant tout de conserver des symboles consensuels, comme les figures de Résistants tels Pierre Simonet, décédé le 5 novembre dernier, que Emmanuel Macron a salué comme un héros « animé du souffle de la liberté » et « guidé par son immense amour de la France ». Le but, dans cette période troublée par le coronavirus et la menace terroriste, est de faire « union ».
Dans quelques jours se déroulera par ailleurs la célébration de l’Armistice du 11 novembre 1918. Habituellement marquée par une série de cérémonies partout en France, le public y sera là encore interdit. La célèbre cérémonie du dépôt de gerbe sur la tombe du Soldat inconnu par le chef de l’Etat sera organisée en petit comité et rassemblera un nombre réduit de civils et de militaires, a d’ores et déjà indiqué le Ministère des Armées.
Pour en apprendre plus sur la vie et l’héritage du général de Gaulle, un podcast du 9 novembre de Stéphane Bern, invité de Matthieu Belliard, est disponible en replay sur Europe 1.
Auteur(s)

Chloé Pasquinelli
Journaliste à #Droitcitoyen